Un article d’un invité, William van den Broek, de Mutinerie à Paris
Un patrimoine commun
la découverte de l’origine étymologique du mot communauté m’a mis en joie ; le mot vient du latin cum numus, c’est un groupe de personnes; cum qui partagent quelque chose ; numus, un bien, une ressource ou au contraire une obligation, une dette… Ainsi, le partage serait à l’origine de la constitution des communautés… C’est beau ! Et cela rejoint une idée mutine avancée lors d’un article précédent; l’échange, le don et le lien social.
Naissance des communautés
Mais quels peuvent être ces patrimoines communs ou ces dépendances à un même élément, capables de fonder de nouvelles communautés ?
Un territoire ou un lieu commun
D’abord, il peut s’agir d’un territoire ou d’un lieu fréquenté régulièrement par plusieurs individus. A force de s’y retrouver, des liens pourront se créer ce qui pourra donner naissance à une communauté de lieu. Les relations qui naissent sur les lieux de travail, dans les écoles ou les villages peuvent donner naissance à ce genre de communauté.
Des ressources partagées
La mise en commun des ressources est un facteur majeur de création de communautés. Que ce soit un puits où chacun vient s’abreuver, une usine ou une maison familiale, le fait de partager et de dépendre de certaines ressources favorise la création de lien social.
Une langue commune
La langue est aussi un patrimoine commun, partagé de manière indivisible par telle ou telle population. Par conséquent, elle permet d’être la base d’une communauté. La communauté des partisans de l’esperanto est un exemple de la fondation d’une communauté par la langue.
Une mémoire, une histoire commune
L’appartenance à un passé commun, réel, romancé ou fantasmé est un facteur d’unité et un moyen de rassembler les hommes. Dans l’antiquité, la création d’un passé mythique a joué un rôle important dans la constitution d’une identité grecque, juive ou romaine. Sous la IIIème république, les figures de héros nationaux tels que Vercingétorix ou Jeanne d’Arc ont été mises en avant pour renforcer l’unité nationale.
Des connaissances et des techniques partagées
Les cercles de penseurs, les communautés scientifiques, les corporations de métiers sont autant d’exemples de communautés constituées autour de savoirs ou de techniques partagées.
Des valeurs, centres d’intérêt ou idéaux communs
Enfin, certaines communautés sont constituées autour de valeurs, de centres d’intérêt ou d’idéaux communs. les communautés religieuses, les familles politiques ou encore les clubs de sport appartiennent à cette catégorie.
En pratique, les communautés s’imbriquent les unes dans les autres. Les communautés qui naissent au sein d’une entreprise par exemple, peuvent être à la fois communautés de lieu, de ressources, de connaissances, d’histoire et de valeurs. Les communautés les plus solides sont celles capables de réunir un maximum de patrimoine commun. Il existe toutefois un risque inhérent au fait de partager un trop grand patrimoine commun, celui de tomber dans une sorte de consanguinité culturelle, de se refermer, et de sombrer dans le communautarisme… Pour éviter cela, les communautés les plus complètes doivent veiller à rester ouvertes et réceptives à d’autres influences.
Comment peut naitre une communauté dans un espace de coworking?
En partageant le même lieu, les mêmes ressources, en mettant en commun leurs idées et leurs compétences, les coworkers multiplient les occasions de fonder de nouvelles communautés.